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à Londres ce 19 Novembre. 1779.
Monsieur.
Votre Frere a eu la Bonté de Me communiquer
regulierement vos Lettres, ou, pour parler plus correctement,
vos Journaux. Que des Remerciemens ne
Vous en dois Je pas, à l'Un et à l'Autre. Je voudrois
bien être à même de Vous donner votre Revanche. Mais
que peut On Vous mander d'ici? Vous parlerai Je de
la campagne navale? Eh! Qu'on dirai Je? Les
Generaux tantot se sont mis en Mer, et tantot se sont
retirés dans leurs Ports respectifs; sans pouvoir, ou bien
sans vouloir jamais Se rencontrer. Voila cependant
tout ce qui s'est passé. Vous dirai Je que les François
Se sont emparés de la Jamaique? On l'a dit; Mais
Je n'en crois rien. Vous dirai Je que D'Estaigne a bloqué
la Nouvelle Yorke, avec la Flotille de l'Amiral
Arbuthnot? Voila encore ce que l'On a dit; Mais
encore, Je n'en crois rien. Il y a plus de Vraisemblance
dans ce que disent les Autres qui pretendent, qu'ayant
été rudement traité par des Borasques, Il s'est retiré à
Boston pour radouber ses Navires. Et si cela est, la Saison
n'est pas encore si avancée que Nous ne puissions faire
quelque Tentative, ou pour reprendre les Grenades, ou pour
Nous rendre Maitres de quelqu'une des Isles Francoises.
Le Chevalier Rodney va prendre le Commandement
qu'avoit Byron. Pendant qu'Il etoit hors d'Emplo
Messieurs de l'Opposition Se plaisoient à rappeller
les Services qu'Il avoit rendu à la Patrie pendant la
derniere Guerre; & se repandoient volontiers en Invectives
contre Un Ministere ingrat qui laissoit sans Emploi
Un Officier de son Merite: Dès qu'il plut à Sa Majesté de
Lui donner ce Commandement, tout ce changea; son Merite
s'evanouit: Il devint Un Homme sans connoissance, sans
Courage; indecis, imbecille. On decouvroit même que Monr
Pitt avoit prit la Resolution de Lui ôter le Commandement
de l'Expedition contre la Havaune. Bien que cette même
Demarche fournit dans le Tems un des Griefs les plus criants
contre my Lord Bute. Nous ne savons rien de certain
de ce qui se passe à Gibraltar. Les Bruits qui se repandent
actuellement paroissent cependant avoir de la Vraisemblance;
savoir que le Gouverneur a laissé tranguillement travailler
les Espagnols à dresser leurs Batteries, at qu'au Moment ou
ils etoient prets à les faire jouer, Il a si bien pris ses Mesures
qu'Il les a toutes renversées. Pour les Affaires domestiques
ils vont à l'Ordinaire. L'Opposition est, comme de Raison,
acharnée contre le Ministere: jusqu'la toutes les Parties
en sont d'Accord. Mais quant aux Moyens de leculbuter,
et aux Personages qui doivent les remplacer, Elles ne s'accordent
nullement. Par consequent Elles ne feront rien
qui vaut ni pour Eux Memes, ni pour le Public. Stormont,
au grand Regret du Parti de Bedford, est Secretaire d'Etat, à
la Place de Suffolk, C'est un Homme actif, laborieux, adonné
ni au Vin, ni au Jeu, ni aux Femmes; elevé dès sa
Jeunesse dans le Corps Diplomatique; Mais froid, hautain;
et donnant peut etre trop de Poids aux Formes, et aux
Minuties; C'est aux Gens de cette Trempe là que les grands
Objets echappent si souvent. Pour ne pas trop effaroncher
ce Parti formidable On a eu Soin de pourvoir aux Besoins
Messans de my Lord Carlisle; et pour cet Effet l'On a demembré
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demembré la Poste du Lord George Germaine; le laissant
Secretaire d'Etat, ayant le Departement des Affaires
Americames, et donnant au Lord Carlisle la Poste du President
du Bureau de Commerce.
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1779-11-19 |
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538 |
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410 |
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Correspondence |
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Jeremy Bentham; John Lind |
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